Faire face au stade 4 avec grâce : mon épJe m’adonnais à une activité que j’adore – le golf – quand j’ai dû me rendre à l’évidence, au milieu de la journée, que quelque chose n’allait pas. Je n’arrivais pas à faire un élan avec mon bâton de golf tellement ma douleur au dos était insupportable. Après m’être fait examiner, on m’a confirmé ce dont je me doutais bien au fond de moi-même : mon cancer du sein était revenu et s’était répandu dans mes os.
Aujourd’hui, à 54 ans, je fais face à un diagnostic de stade 4. Je serai sous traitement jusqu’à la fin de mes jours. Mais voici la situation : je ne suis pas du genre à broyer du noir. En tant que chrétienne, je sais que j’irai au paradis pour la vie éternelle. Et d’ici là, je suis déterminée à vivre avec grâce, force et surtout avec gratitude.
Mon épreuve de cancer a commencé en septembre 2020, au plus fort de la pandémie. J’avais remarqué une bosse dans mon sein, et après des examens on m’a annoncé un diagnostic que personne ne souhaite : un cancer du sein de stade 2. Peu après, j’ai appris que le cancer était dans mes deux seins, ce qui n’était pas courant, selon mon médecin. « C’est comme ça », me suis-je dit. Je travaillais pour une compagnie d’assurance et je connaissais les risques que cela impliquait. De plus, deux personnes dans la famille de ma mère avaient eu un cancer du sein, alors ce qui m’arrivait n’était pas pour ainsi dire un choc.
Les traitements ont été éprouvants – chirurgie, double dose de chimiothérapie et radiothérapie. J’ai pris un congé de travail d’un an et demi. J’ai été reconnaissante du soutien reçu au travail, sans compter qu’on m’a offert tout ce dont il me fallait pour rendre ce congé le plus confortable possible. J’étais reconnaissante par ailleurs d’habiter dans un endroit comme Toronto, où il existe tant de soutien.
J’ai participé à plusieurs ateliers de Belle et bien dans sa peau (BBDSP) qui, pendant la COVID, étaient animés virtuellement. Ils m’ont été très utiles et m’ont aidée à me sentir de nouveau moi-même, surtout après avoir perdu mes cheveux. J’ai appris à utiliser des prothèses capillaires, des foulards et à prendre soin de ma peau.
Mes traitements ont duré des mois. Et quand ils ont pris fin en mai 2021, j’étais soulagée. Le cours normal de ma vie a repris, mais mon cancer avait été agressif et, au fin fond de moi-même, je savais qu’il pourrait se manifester de nouveau.
Quand il est revenu, j’ai décidé, avant de reprendre les traitements, d’aller aux Philippines, mon pays d’origine, pour voir mes parents. Leur santé n’était pas bonne et ils ne pouvaient pas voyager. Il faisait si bon de les voir et d’échanger ensemble. Puisque j’étais en Asie, j’en ai profité pour aller au Japon, où j’ai dégusté beaucoup de sushis. Et à mon retour, j’étais fin prête à affronter une nouvelle série de traitements.
Pendant cette récurrence, je me suis inscrite une deuxième fois à BBDSP. J’ai suivi l’atelier Soins de la peau et cosmétiques animé à l’hôpital Sunnybrook. J’ai beaucoup aimé cet atelier, car il avait quelque chose d’intime. J’ai été impressionnée de recevoir des recommandations de soins de la peau et de maquillage qui tenaient compte de mon type de peau d’Asiatique de l’Est. La peau de chaque personne est si différente et cette attention particulière a été remarquable.
L’idée d’avoir une belle apparence a pris plus d’importance pour moi cette fois. La première fois que j’ai eu le cancer, c’était pendant la COVID, et personne ne pouvait sortir. Or, aujourd’hui, le monde est de nouveau ouvert et je veux pouvoir sortir ici et là. Or, si je n’ai pas bonne mine, je ne voudrai pas le faire. Quand je parais bien, je me sens bien et j’ai donc davantage tendance à sortir et à socialiser. Tout cela m’aide à me sentir mieux émotionnellement. C’est comme un cercle : un cercle positif qui remonte le moral.
J’ai choisi de me concentrer sur le côté positif. Au fur et à mesure que j’avance dans la vie, ma foi me rappelle que la vie ici-bas est temporaire. Et, quoi que me réserve l’avenir, je sais que je ne suis pas seule.
reuve de cancer