Tout a commencé par un examen de la vue de routine. Mon optométriste faisait preuve de la diligence nécessaire, comme prendre des photos du fond de l’œil. Elle a alors remarqué une inflammation et m’a demandé de passer une tomodensitométrie en pensant qu’il pourrait s’agir d’un problème au cerveau. Le test n’a révélé aucun problème de ce côté, mais l’inflammation persistait.
J’ai alors commencé à valser d’un médecin à l’autre pour toute une batterie d’examens – tests sanguins, radiographies, IRM et trois différentes biopsies. Toute une expérience. Puis en novembre, les résultats ont confirmé que j’avais un séminome, un type de cancer du testicule.
Évidemment, personne ne souhaite pareille nouvelle. Quand j’ai reçu ce diagnostic, je vivais une période transitoire. Je venais d’entreprendre une nouvelle carrière dans la vente après des années dans l’industrie automobile. J’avais contemplé l’idée de prendre ma retraite, mais j’ai plutôt choisi de faire quelque chose que j’aime car, vous connaissez le dicton : si vous aimez ce que vous faites, vous ne travaillerez pas un seul jour de votre vie. Cette transition était si agréable comparée à mon rôle corporatif précédent avec ses réunions incessantes et ses IRC hebdomadaires. Je me plaisais beaucoup à faire quelque chose de nouveau.
De plus, ma fille aînée venait de se marier. Les Fêtes approchaient. Nous avions planifié un voyage et il y avait des choses à faire. J’avais 61 ans, et je n’ai rien vu venir.
Heureusement, en lisant sur le cancer du testicule, j’ai appris que le taux de réussite en matière de guérison est élevé, ce qui m’a beaucoup aidé mentalement. Je suis en plein traitement actuellement, je fais de la chimio tous les jours de la semaine et le samedi une infirmière vient me donner une injection à la maison pour augmenter mes globules blancs. Cette injection crée de la douleur dans tous les os de mon corps, comme si quelqu’un tranchait mes os avec une scie rouillée. Et la chimio n’est pas plus réjouissante. J’ai perdu mes cheveux et je perds du poids. Je suis chauve, mais je parais bien.
Peu importe ce qui se passe physiquement, ce qui compte c’est ce qui se passe mentalement. Et mentalement, je suis fort. Ma famille est derrière moi à cent pour cent, et tous sont forts mentalement. Nous sommes extraordinairement proches – inséparables. Et je lis la Bible et prie tous les jours. C’est le meilleur oncologue qui soit – le fait de croire en une force supérieure.
J’ai toutefois réalisé une chose pendant cette épreuve : un homme atteint d’un cancer peut se sentir très seul. Après avoir perdu mes cheveux, j’ai fait des recherches sur Internet pour trouver un chapeau ou quelque chose pour me couvrir la tête. C’était l’hiver et je voulais rester au chaud mais je voulais aussi bien paraître. Je cherchais le bon chapeau pour moi, pas de fioritures, de coutures en plastique ou de logo – peut-être quelque chose en tissu de bambou ou en laine de mérinos. Mais mes recherches n’ont rien donné. En fait, il y avait une foule de résultats, mais pour les femmes. Il y avait peu d’information ou de produits conçus pour les hommes.
Cependant, dans mes recherches, j’ai aperçu Belle et bien dans sa peau, et c’est comme cela que j’ai abouti dans un de leurs ateliers. L’atmosphère était si agréable – amicale, informative et pleine de soutien. Les produits qu’ils m’ont envoyés m’ont vraiment réjoui. En tant qu’homme, je n’ai jamais pensé que j’aurais besoin d’un hydratant ou encore d’un crayon à sourcils – mais quand on perd ses sourcils, on dirait que oui. Ce fut très utile de recevoir tous ces produits et d’apprendre à les utiliser. De plus, que l’atelier soit conçu spécialement pour les hommes, c’était merveilleux. Le cancer nous touche tous. Il ne cible pas un genre, une couleur de peau, une ethnicité ou une nationalité. C’est si important d’avoir une organisation comme celle-ci, qui est ouverte à tout le monde.