Quand on est aux prises avec un diagnostic de cancer, je crois que le savoir et le soutien sont les deux choses importantes qu’une personne peut avoir à sa disposition. C’est ce qui m’a aidée à traverser cette épreuve.
Mon diagnostic de cancer du sein a été une surprise pour moi. J’ai toujours été passablement active et je n’ai jamais eu de problème de santé majeur. Je passais tout de même des mammographies régulièrement puisqu’il y avait des antécédents de cancer du sein dans la famille de mon père. Puis en octobre, j’ai reçu un appel : on demandait à me revoir car on avait détecté quelque chose de suspect, disait-on. Le reste appartient à l’histoire.
Mon traitement a commencé par une chimiothérapie, ce qui était, disons-le, horrible. Le plus difficile, c’étaient les aiguilles. J’ai eu un CCIP (cathéter) et tout ce qui va avec : j’avais des nausées et je me sentais fatiguée, je n’arrivais pas à dormir ni manger, j’avais des douleurs osseuses. Un problème n’attendait pas l’autre. Le plus grand défi a été la perte de cheveux. Pour moi, c’était toute une affaire. Toutes les femmes aiment avoir la meilleure apparence possible. Mes cheveux étaient en bonne santé et j’en étais fière. J’ai été perturbée et préoccupée de les voir tomber complètement. Tout le monde me répétait : « Ce ne sont que des cheveux, ils repousseront. » Mais le choc initial a été horrible. Après la perte de mes cheveux, je me suis jointe à un groupe de soutien pour la première fois au Hearth Place, à Oshawa, Ontario. Au départ, j’étais sceptique, pour être honnête. Mais j’y suis allée et j’ai d’abord écouté. Je n’ai pas parlé. Puis j’ai réalisé que ces femmes ressentaient exactement la même chose que moi. Elles avaient vécu les mêmes choses. Et elles sont devenues un formidable groupe de soutien.
Quand vous avez un cancer, il vous faut du soutien – de la part de la famille et des amis, mais aussi de gens qui ont vécu cette épreuve. Je peux dire à mon mari comment je me sens et il sympathisera, mais il ne sait pas vraiment ce que je vis.
J’ai découvert les ateliers Belle et bien dans sa peau à travers mon groupe de soutien du Hearth Place. Une femme avait assisté à un atelier et en faisait l’éloge. J’ai donc décidé d’y aller. J’ai participé à un atelier virtuel en compagnie de ma fille de 18 ans, Sarah. Nous l’avons adoré et trouvé très utile. C’était merveilleux, autant pour le soutien que le savoir. Pour moi, cet atelier a fait toute la différence. J’ai appris comment prendre soin de ma peau et comment appliquer du maquillage alors que mes sourcils, ma peau et tout le reste avaient un « air de chimio ». Après, on m’a fait parvenir une magnifique trousse, remplie de produits épatants, pour le maquillage et les soins de la peau. Cela m’a tellement remonté le moral.
Lorsque j’ai mis en application tout ce que j’ai appris à l’atelier et enfilé ma perruque, j’avais l’air et l’impression d’être presque normale – presque de nouveau moi-même. C’est drôle, car un jour mon mari est arrivé du travail alors que j’étais assise dans la cuisine, maquillée et portant ma perruque, et il m’a dit que j’avais l’air tout à fait moi-même, l’air normal, comme si de rien n’était. Je me suis sentie si heureuse. Parce que tout le reste était difficile.
Ces ateliers sont une ressource si importante pour les femmes ayant un cancer. Le cancer est une chose effrayante et il joue tout un numéro sur tous les aspects de votre vie. Il vous met à l’envers, vous jette par terre, d’où le besoin de soutien. Il vous faut des gens de votre côté, qui savent de quoi ils parlent, des gens capables de vous orienter dans la bonne direction et de vous aider à vous relever lorsque vous êtes accablée. Le savoir et le soutien : j’y retourne constamment. Les groupes comme Belle et bien dans sa peau et le Hearth Place sont si importants. Et, il faut le dire, lorsqu’on se sent belle, on se sent décidément mieux!